Mémoires de guerre – Charles de Gaulle

Charles de Gaulle expose dans cet ouvrage l’épopée de la France Libre au cours de la Seconde Guerre mondiale et décrit son déroulement avec beaucoup de minutie. Il ajoute, pour étayer ses propos, de nombreux documents en annexe (et non au sein de l’ouvrage comme l’a par exemple fait Winston Churchill dans The Second World War), comme des cartes, des télégrammes, des lettres, des transpositions de discours ou d’entretiens. Il se place en défenseur des valeurs françaises traditionnelles, en patriote luttant pour la grandeur de son pays, et les premières phrases de ces Mémoires reflètent déjà sa fierté nationale et sa vision de la France :

« Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison. Ce qu’il y a, en moi, d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs, comme vouée à une destinée éminente et exceptionnelle. J’ai, d’instinct, l’impression que la Providence l’a créée pour des succès achevés ou des malheurs exemplaires. S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur. »

Écrites au cours de sa traversée du désert, entre sa démission du gouvernement le et son rappel en 1958, les Mémoires de guerre permettent à Charles de Gaulle de préciser les faits historiques associés au combat pour la libération de la France.

Les Maia – José-Maria Eça de Queiros

Jorge Luis Borges considérait Eça de Queiroz comme «un des plus grands écrivains de tous les temps» : Les Maia, paru en 1888, est indubitablement son chef-d’œuvre. Il appartient au genre des romans «cycliques» où l’on suit le destin non seulement d’une personne, mais d’une famille, précédant ainsi Les Buddenbrooks de Thomas Mann et la Forsyte Saga de Galworthy.

Le nœud de l’action est une sulfureuse histoire d’amour dans le goût romantique, mais le grand intérêt du récit est ailleurs : dans la peinture d’une société bourgeoise décadente; dans l’évocation de la ville de Lisbonne qu’arpente le héros, Carlos de Maia, de la rue des «Janelas Verdes» jusqu’au Chiado; enfin dans le personnage d’Ega, type du Portugais cultivé, hyperconscient, cosmopolite, enclin à dénigrer son pays auquel il est profondément attaché – comme Eça lui-même.

À la fois histoire d’une passion fatale, peinture de mœurs objective et virulente satire, ce livre, dont le rythme rappelle les romans anglais par son style à la fois lumineux, attendri et ironique, a immortalisé Lisbonne dans la littérature.

Huit leçons d’histoire économique – Jean Marc Daniel

À qui profite la croissance ? Quel est le taux optimal de l’impôt ? Comment un État peut-il éviter de faire faillite ? Après le Welfare State, l’heure du Workfare State a-t-elle sonné ? Faut-il se protéger de la concurrence chinoise ?

Toutes ces questions ont déjà été posées dans l’histoire économique. Voilà pourquoi il est utile d’aller y voir de plus près, comme nous le propose Jean-Marc Daniel avec ces 8 leçons. Aussi savoureuses qu’instructives, regorgeant de portraits insolites – Vauban méditant sur la fiscalité, Newton se ruinant dans la spéculation, etc. –, elles mettent en perspective les missions de la fiscalité, les mécanismes de la création monétaire, le rôle des banques centrales ou le vieux débat entre le libre-échange et l’échange loyal…

À l’issue de ce voyage pédagogique, Jean-Marc Daniel livre quelques recommandations : aux banques centrales, priées de veiller autant à la qualité qu’à la quantité de monnaie ; aux gouvernements, qui doivent cesser de privilégier la consommation sur l’investissement ; à ceux qui cherchent à échapper à l’impôt en se prétendant solidaires…

Le Cygne Noir – Nassim Nicholas Taleb

Quel est le point commun entre l’invention de la roue, Pompéi, le krach boursier de 1987, Harry Potter et Internet ? Pourquoi ne devrait-on jamais lire un journal ni courir pour attraper un train ? Que peuvent nous apprendre les amants de Catherine de Russie sur les probabilités ? Pourquoi les prévisionnistes sont-ils pratiquement tous des arnaqueurs ? Ce livre révèle tout des Cygnes Noirs, ces événements aléatoires, hautement improbables, qui jalonnent notre vie : ils ont un impact énorme, sont presque impossibles à prévoir, et pourtant, a posteriori, nous essayons toujours de leur trouver une explication rationnelle. Dans cet ouvrage éclairant, plein d’esprit et d’impertinence, Taleb nous exhorte à ne pas tenir compte des propos des « experts », et nous montre comment cesser de tout prévoir ou comment tirer parti de l’incertitude.

La Confusion des sentiments – Stefan Zweig

La Confusion des sentiments (Verwirrung der Gefühle) est une longue nouvelle, sous-titrée « Notes intimes du professeur R de D », qui donne son nom à un recueil de nouvelles de Stefan Zweig paru en 1927. Le recueil original contient également Vingt-quatre heures de la vie d’une femme (Vierundzwanzig Stunden aus dem Leben einer Frau) et Destruction d’un cœur (Untergang eines Herzens). La nouvelle La Confusion des sentiments, traduite et parue seule en France dès 1929, retrace l’histoire d’un universitaire qui, lors de son soixantième anniversaire, se remémore un professeur qui, dans sa jeunesse, l’a conduit sur les voies de la vie de l’esprit. Ce texte traite ainsi de l’amour de l’étude que lui communiqua ce professeur. Portant également sur la force de l’amitié (inter-générationnelle), le texte évoque aussi l’amour entre deux hommes, et les troubles et souffrances causés par la rencontre de cet amour avec la morale, la loi et le regard de l’autre.

Anna Karénine – Léon Tolstoï

Anna Karénine (en russe Анна Каренина) est un roman de Léon Tolstoï paru en 1877 en feuilleton dans Le Messager russe. Il est considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature. L’auteur y oppose le calme bonheur d’un ménage honnête formé par Lévine et Kitty Stcherbatskï aux humiliations et aux déboires qui accompagnent la passion coupable d’Alexis Vronski et d’Anna Karénine ; les premiers brouillons étaient d’ailleurs intitulés Deux mariages, deux couples1.

Paru en France pour la première fois en 18852, Anna Karénine marque l’entrée triomphale de la littérature russe dans la culture européenne3.

La Guerre et la Paix – Léon Tolstoï

War and Peace (pre-reform Russian: Война́ и миръ; post-reform Russian: Война́ и мир, translit. Voyná i mir [vɐjˈna i ˈmʲir]) is a novel by the Russian author Leo Tolstoy, which is regarded as a central work of world literature and one of Tolstoy’s finest literary achievements.

The novel chronicles the history of the French invasion of Russia and the impact of the Napoleonic era on Tsarist society through the stories of five Russian aristocratic families. Portions of an earlier version, titled The Year 1805,[4] were serialized in The Russian Messenger from 1865 to 1867. The novel was first published in its entirety in 1869.

Tolstoy said War and Peace is “not a novel, even less is it a poem, and still less a historical chronicle”. Large sections, especially the later chapters, are a philosophical discussion rather than narrative. Tolstoy also said that the best Russian literature does not conform to standards and hence hesitated to call War and Peace a novel. Instead, he regarded Anna Karenina as his first true novel. According to the Encyclopædia Britannica, “no single English novel attains the universality of Leo Tolstoy’s War and Peace.

Mémoires de guerre : Tome 1, 1919 – Février 1941 — Winston Churchill

Winston Churchill, Prix Nobel de littérature en 1953… Jusqu’à présent, les Français n’ont vu le plus souvent dans cette récompense suprême qu’un hommage détourné au grand homme d’Etat. Quelles raisons aurions-nous eues de le placer parmi les plus grands écrivains de son temps ?

Churchill est certes l’auteur d’innombrables articles, de milliers de discours et de plus de 35 ouvrages, essentiellement historiques. Toutefois, le nombre importe peu : hormis Mes jeunes années, réédité par Tallandier en 2007, peu de textes traduits en français ont donné une idée juste des qualités littéraires de l’intéressé. Restait donc à nous en assurer par nous-mêmes, en lisant Churchill en anglais !

Ses Mémoires, intitulés The Second World War, auraient dû changer la donne. Le dernier des six volumes de cette somme parut en 1954, soit la même année que le premier tome des Mémoires de guerre du général de Gaulle. La comparaison ne tournait néanmoins pas à l’avantage du nobélisé : là où le “Connétable de France, selon la formule de l’ancien premier ministre britannique, va sélectionner chaque information et ciseler en secret chacune de ses phrases, se voulant l’unique responsable du sort de la France durant la guerre et, après la Libération, du récit qu’il en livre, Churchill a choisi de construire un véritable monument.

Ecarté du pouvoir dès 1945, le Vieux Lion a chargé ses principaux collaborateurs (son “consortium”) de rassembler toutes les archives disponibles puis de rédiger les grandes lignes d’un texte qu’il “churchillise” ensuite. Les différents chapitres en sont soumis aux autorités concernées (diplomates, généraux, politiques ou historiens) pour commentaire, révision et censure. Véritable fabrique, The Second World War est une oeuvre collective : l’entorse aux lois de la littérature n’est qu’apparente, car nulle part on ne mesure mieux ce que le style de Churchill apporte aux documents ainsi rassemblés, métamorphosés par le travail de condensation et de distillation du grand mémorialiste. En anglais toutefois…

La publication aux éditions Plon en 12 volumes, traduits l’année même de leur parution en Angleterre, entre 1948 et 1954, était loin, en effet, de lui rendre honneur. Rééditée dans les années 1960 au Cercle du bibliophile, cette traduction bâclée est, de plus, restée longtemps indisponible. Pour faire bon équilibre, rappelons que de Gaulle est, lui aussi, mal traduit de l’autre côté de la Manche…